Appel en faveur d’un État démocratique unique de Palestine

Appel en faveur d’un Mouvement de Libération de la Palestine et d’un État démocratique unique de Palestine

Nous disons OUI à la juste lutte nationale pour nos droits, qui unifie les énergies vivantes de notre peuple. Nous sommes inspirés par notre histoire glorieuse, nos grands dirigeants et leurs batailles décisives, nos martyrs, nos prisonniers, notre jeunesse intrépide et ceux dans les camps de réfugiés, qui attendent la concrétisation de leur droit inaliénable au retour. Nous disons NON à la mendicité aux portes des occupants pour obtenir des miettes. Cela a conduit les Palestiniens et les conduira à plus de divisions et de luttes intestines sanglantes.

La Palestine a été colonisée pour des raisons stratégiques et impériales : elle est à la jonction de trois continents, avec des liaisons clées de transport et un accès facile pour les puissances hégémoniques pour s’emparer des richesses pétrolières des nations arabes. Mais les colonialistes n’ont pas pu évacuer le peuple palestinien, qui vit ici depuis plus de 6 000 ans.

Après un siècle de relations avec les États coloniaux européens et l’impérialisme américain, notre nation arabe a été trahie, et l’est toujours, par la terreur de ces pays.

L’illusion que les sionistes veulent la paix doit être confrontée. Quand nous réveillerons-nous ? Nous ne pouvons pas parler d’un État national pour les Palestiniens si nous ne nous libérons pas de nos petits différends pendant que nous sommes assiégés et occupés. Nous devons reconnaître la réalité : que nous vivons dans une période de libération nationale, et non dans une période de construction de l’État.

C’est pourquoi nous croyons en la nécessité de se retirer complètement des négociations grotesques avec l’entité coloniale. Celles-ci ne font que couvrir et légaliser l’occupation. Ils proposent des solutions équitables qui n’existent pas, aggravant les conflits palestiniens et conduisant à des luttes intestines sanglantes.

La libération nationale, étape qui doit précéder la construction de l’État national. La reconnaissance de ce fait nous fournit une boussole pour nous guider dans nos priorités nationales et dans nos relations avec les autres. Cela signifie qu’il n’y aura plus d’accord avec les occupants. Ils ne respecteront pas les accords, et l’expérience montre qu’ils participent à une grande fumisterie, faussement appelée «processus de paix».

Ce «processus de paix» est devenu une façade pour l’entité coloniale afin de procéder à une prétendue «solution politique». En réalité, elle avait besoin de la participation palestinienne pour ouvrir la voie aux régimes arabes oppressifs afin de mettre fin au boycottage et de «normaliser» les relations avec l’entité.

Les marchés arabes étant fermés à l’entité sioniste par un blocus, il était nécessaire de trouver des moyens de les ouvrir par la «normalisation». Mais la résistance palestinienne a suscité la sympathie populaire dans le monde arabe et islamique et constitue un obstacle majeur à cette «normalisation». Le leader sioniste Shimon Peres a admis : «L’objectif principal des conventions d’Oslo n’était pas les Palestiniens, mais plutôt la normalisation avec le monde arabe et l’ouverture de ses marchés».

La libération nationale, exige pourtant d’affronter l’hégémonie étrangère, et non de s’y soumettre. Nous disons que les dirigeants de notre mouvement national ont ignoré cela et se sont plutôt engagés dans des relations contraignantes avec l’entité occupante et ses financiers.

L’histoire de l’entité coloniale en Palestine n’est rien de plus qu’une histoire de destruction du peuple palestinien et de sa civilisation. Les deux tiers de notre population ont été déplacés et plus de 90% de nos terres ont été volées. Nos terres, notre eau et nos maisons sont volées et démolies quotidiennement, tandis que des murs de l’apartheid sont construits et que la loi raciste de l’État-nation est appliquée par les législateurs israéliens. Il y a aussi une agression permanente contre les peuples de la région, pour les soumettre par le  terrorisme salafiste et par un siège économique.

Les États-Unis soutiennent l’entité sioniste avec de l’argent, des armes, des missiles et des avions, tout en la protégeant des sanctions de l’ONU, en reconnaissant Jérusalem comme la capitale d’Israël, en abolissant son soutien financier à l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés et le travail (UNRWA) et en cessant son aide financière à l’Autorité palestinienne.

Comment les États-Unis ou ses marionnettes régionales peuvent-ils être des intermédiaires honnêtes pour le peuple palestinien ?

Les envahisseurs ont faussement utilisé la religion divine pour tenter de détruire les peuples indigènes et leurs cultures. Ils ont prétendu qu’il s’agissait d’une «terre inhabitée», disponible pour un autre peuple sans terre, mais avec la «promesse divine» d’une patrie religieuse. Pourtant, le fait de cacher la colonisation des colons derrière la bannière du judaïsme attribue à tort à la religion la responsabilité des crimes commis par les colonisateurs.

Nous n’avons aucun problème avec le peuple «juif» en Palestine. Ce problème est apparu dans l’Europe capitaliste, pas dans nos pays. Ce n’est pas à nous de trouver une solution au «problème juif» de l’Europe. Nous devons plutôt faire face à la colonisation et à l’hégémonie étrangère dans notre région.

L’entité coloniale et ses patrons impériaux ont amené le peuple palestinien à un tournant historique. Nous, habitants de la Palestine historique, devons démanteler les conditions de notre extermination collective afin d’établir des relations qui rejettent la ségrégation raciale et la négation mutuelle. Nous devons démanteler les structures fermées et les remplacer par un système ouvert, non impérial et humain. Cela ne peut se faire qu’en établissant un seul État démocratique de Palestine pour son peuple autochtone, pour les réfugiés qui ont été forcés de quitter leur pays et pour ses citoyens actuels. C’est la clé pour une «solution juste et permanente du conflit» dans la région et pour une «solution juste»  de la cause palestinienne. Faute de quoi, la guerre et la destruction mutuelles se poursuivront.

Pourtant, les anciens dirigeants palestiniens ont présidé à la régression. Ils ont conclu des accords au profit de l’entité coloniale et de ses actionnaires. Ils ont abandonné la Palestine de 1948 et ses réfugiés. Ils ont collaboré avec nos ennemis tout en n’apportant aucun avantage tangible à notre peuple.

Pour ces raisons, nous disons que ce leadership est devenu un véritable obstacle à tout développement ou avancement futurs pour notre peuple. Ce leadership a perdu sa crédibilité pour diriger l’action nationale. Il ne cherche que son bénéfice personnel et il est trop faible pour tirer les leçons des mouvements anticoloniaux des peuples d’Asie, d’Afrique et des Amériques. Il ne voit pas les succès réalisés ailleurs dans la lutte contre l’hégémonie américaine. Il ne voit même pas la résistance dans le monde arabe et musulman, quand ils parviennent à déjouer les projets américains et sionistes.

Notre mouvement doit faire partie intégrante du Mouvement de libération arabe, mettre fin à l’hégémonie étrangère, réaliser l’unité nationale et libérer la Palestine du système actuel d’apartheid. Pourtant, ce grand objectif humanitaire va directement à l’encontre des intérêts de la triade dominante – les forces de l’hégémonie mondiale, l’apartheid des colons et les régimes arabes compradores.

Nous mettons tous en garde contre la poursuite du mythe des «deux États contigus» en Palestine. Il s’agit là d’une fumisterie majeure, qui consiste à dépeindre les enclaves ethniques en Palestine comme l’expression d’un droit à l’autodétermination populaire. L’objectif doit être de remplacer l’apartheid par une citoyenneté égale et cela ne peut être réalisé qu’en établissant un seul État démocratique dans la Palestine historique, pour tous, y compris ses populations autochtones, ses réfugiés qui ont été chassés du pays et ses citoyens actuels, y compris ceux qui ont été attirés dans le pays comme colons par le projet sioniste.

Les parties palestiniennes qui négocient pour l’unité et pour des réformes devraient oeuvrer à remettre la libération au cœur de la Charte nationale palestinienne. La patrie arabe ne sera jamais libérée et unifiée par la subordination aux États-Unis ! Elle ne sera libérée qu’en affrontant et en mettant fin à la domination coloniale et impériale.

Nous disons OUI à l’unité nationale dans le cadre de notre Mouvement de libération palestinien, libéré des accords trompeurs qui ne servent que les pouvoirs hégémoniques et les régimes compradores.

VIVE LA PALESTINE, libérée de la colonisation raciale, et construite sur les fondements de l’égalité pour tous ses citoyens, rejetant la ségrégation et la discrimination par la religion, la culture ou l’ethnicité; ami avec ses voisins régionaux et avec toutes les forces progressistes du monde !  Retour à la page de signature.

Appel lancé par «l’Assemblée pour un seul État»
CA, USA,
Jérusalem, Palestine occupée